Entrer chez Lil Boël. Monstration dans la préface de la Fosse Commune des Misères (1942)
Streszczenie
The French author Lil Boël, whose real name was Héloïse Émilienne Bricoteaux (1900-1982), apart from her brief career as an actress and screenwriter in cinema (from 1947 to 1950), primarily produced literary work. Here, we focus on her sole published poetry collection, La Fosse commune des misères (1942), in which she invites us: “Enter, search! … It is all my heart”. More specifically, we will analyse the poem that serves as the preface, where she assumes the role of the author of this collection; each subsequent poem features a unique character, embodying various voices emerging from social destitution. Initially, we will examine the semantic and morphological techniques used by the author to designate her own poems and the individuals she describes. Secondly, we will discuss how the author utilised stigmas and instrumentalised them in the manner of a “freak-show exhibitor,” exposing and highlighting her “common pit of miseries.” This raises a broader question about the role of slang and stigmatisation in her work, and how Lil Boël managed to transform elements of marginality and suffering into a poetic language that carries both meaning and emotion. La française Lil Boël, de son véritable nom Héloïse Émilienne Bricoteaux (1900-1982), en dehors de sa brève carrière d’actrice et de scénariste au cinéma (de 1947 à 1950), a aussi produit une œuvre littéraire. Nous nous intéressons ici à son unique recueil de poèmes publié, la Fosse commune des misères (1942), dans lequel elle nous invite : « Entrez, fouillez !... C’est tout mon cœur ». Nous proposons plus spécifiquement l’analyse du poème constituant sa préface où elle assume le rôle d’auteure de ce recueil ; chaque poème suivant met en scène la parole d’un personnage unique, incarnant des voix diverses issues de la misère sociale. Dans un premier temps, nous relèverons les procédés sémantiques et morphologiques employés par l’auteure pour désigner ses propres poèmes et les individus qu’elle décrit. Dans un second temps, nous discuterons de la manière dont l’auteure utilise les stigmates et les instrumentalise pour, à la manière d’une « montreuse de foire », exposer et mettre en valeur sa « fosse commune des misères ». Cela soulève une question plus large sur la fonction de l’écriture argotique et de la stigmatisation dans son œuvre, et sur la façon dont Lil Boël parvient à transformer des éléments de marginalité et de souffrance en un langage poétique porteur de sens et d’émotion.
Collections
