Le « choix » d’une localisation résidentielle en zone périurbaine : une analyse par les trajectoires sociales
Streszczenie
Dans les années 1970, l’espace périurbain apparaît comme un lieu d’installation privilégié des « nouvelles classes moyennes » liées au déploiement de l’État-Providence notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Dans cet espace, elles peuvent mettre en pratique leur « modèle culturel » qui accorde une grande place au cadre de vie, à la sociabilité, à l’implication dans la vie locale. Dans les années 1990, dans un contexte économique transformé, la représentation des « classes moyennes » conquérantes a fait place à celle de « classes moyennes » déclassées, « repliées sur elles-mêmes », « fragilisées ». La sphère résidentielle apparaît comme un pôle de stabilité comme pendant de l’instabilité professionnelle. Les entretiens biographiques réalisés auprès d’une quarantaine de ménage d’actifs de deux communes périurbaines de la région de Grenoble dont ils ne sont pas originaires montre qu’en dépit de la diversité de leurs positions sociales, ils ont en commun d’entretenir un rapport ambivalent à leur groupe d’appartenance lié à leur trajectoire sociale. Schématiquement, l’installation en périurbain peut conforter une position sociale « fragile » suite à une mobilité sociale ascendante rendant peu assurée la nouvelle position occupée ou compenser une identité professionnelle insatisfaisante dans les situations de déclassement ou de mobilité ascendante interrompue. In the 1970s, peri-urban areas became the preferred location of the ‘new middle classes’. Those were the new professions, particularly in the fields of health and education, which appeared with the development of the welfare state. In peri-urban areas they could put into practice a ‘cultural model’ based on the living environment, sociability and involvement in local life. In the 1990s, in a transformed economic context, the image of the burgeoning 'middle classes' gave way to that of the downgraded, 'inward-looking' and 'weakened' 'middle classes'. The residential environment appears to constitute a point of stability to offset work uncertainty. Biographical interviews conducted with about forty individuals employed in two peri-urban communes in the Grenoble region which they do not originally come from, show that as a result of their life trajectory they share an ambivalent relationship with the group they belong to, despite diversity of their social positions. Broadly speaking, moving to a peri-urban area can consolidate a 'fragile' social position following upward social mobility that makes a new position uncertain or compensate for an unsatisfactory professional identity in case of a downgrade or interrupted upward mobility.
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