Le veuvage et le lévirat : combat de collaboration et de résistance dans "L’Autre front" de Concilie Niyongoma

Abstract

Our article attempts to analyze, in Concilie Niyongoma's novel, the condition of the widow and her offspring in traditional Burundian society. In the Burundian tradition, the man is the pillar of the family which he often manages without consulting his partner, even when making major decisions which involve the whole family. When he dies, the family loses its protection and the widow becomes prey to the deceased's family. It is in this sense that one of her brothers-in-law would marry her and inherit her property which he benefits from without sharing with the widow. This situation marginalizes the widow and her female descendants, whose social stability depends on the presence of a man at their side. Beyond the condition of the widow and the orphan, the question arises of the condition of women in traditional African society, in general, and in particular, that of women in traditional Burundian society. Our objective is to study how Niyongoma inscribes certain elements of Burundian tradition, which marginalizes the widow, in the process of literary creation and its vision of the world by resorting to these cultural practices.

Notre article tente d’analyser, dans le roman de Concilie Niyongoma, la condition de la veuve et de sa progéniture dans la société traditionnelle burundaise. Dans la tradition burundaise, l’homme est le pilier de la famille qu’il gère souvent sans consulter sa compagne, même pour la prise de grandes décisions qui engagent toute la famille. Quand il meurt, la famille perd sa protection et la veuve devient la proie de la famille du défunt de sorte qu’un de ses beaux-frères peut l’épouser et hériter de ses biens dont il profite sans partage avec elle. Cette situation marginalise la veuve et ses descendants féminins, dont la stabilité sociale dépend de la présence de l’homme à leurs côtés. Au-delà de la condition de la veuve et de l’orpheline se pose la question de la condition de la femme dans la société africaine traditionnelle en général, et en particulier, de celle de la femme dans la société traditionnelle burundaise. Notre objectif est d’étudier comment Niyongoma inscrit quelques éléments de la tradition burundaise, qui marginalisent la veuve, dans le processus de la création littéraire et sa vision du monde en recourant à ces pratiques culturelles.